The Chris Chester Group :
Me Myself & I...
Chris Chester Records Ltd
Outre Manche, on dit des têtes de lard refusant d'emboîter le pas des foules qu'elles défilent, au son d'un tambour différent - en VO, " they march to the beat of a different drum ". Depuis bientôt trois décennies, c'est au son de la batterie de Charlie Watts que marche le clermontois Chris Chester - ou, certains jours, de celles de Mick Avory ou Kenney Jones.
Déjà responsable du concept album le plus psychédélique depuis le S. F. Sorrow des Pretty Things (Bubble Man Superstar!!!) et d'un (Wonderland!!!) d'une élégante anglophilie, Chris continue aujourd'hui à proposer des chansons avec vue sur la fontaine de Piccadilly Circus, circa 1968. Sur son nouvel album, Me Myself & I, Bo Diddley fait la course avec Tarzan (Hey Chris Chester), des Kinks freakbeat affolent les sosies de Twiggy (I'm Sending Flowers in the Streets), Keith Richards roucoule un outtake de You Got The Silver (Diamonds and Gold) et chourave la Gibson de Chuck Berry (Rock'n'roll Blue Jeans), le Brian Jones de No Expectations verse une larme de slide sur Folk's Lament et Ron Wood téléporte les studios Chess dans l'étuve du samedi soir au Marquee Club (Poor Boy's Blues).
Garanti sans la moindre trace de grunge, de metal, de hip-hop ou d'altermondialisme monté sur skateboard, ce troisième album ravira en outre les amis des chats de gouttière, l'un d'entre eux ayant élu domicile au fonds du larynx de Chris. Un matou balafré et caractériel, alternativement capable de miauler de traviole ou de ronronner sur des ballades pour coin du feu, enregistrées devant une cheminée surmontée d'une pochette encadrée de Beggars Banquet.
Bruno Juffin - Ecrivain journaliste rock
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